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Livre : 40 ans de photojournalisme, génération agences



Projection, Liban, De fractures en fractures

Vendredi 10 Octobre 2014
(Chloé Folliot)


Le jeudi 9 octobre, le film Liban, de fractures en fractures de Katia Jarjoura a été projeté à  21 h au pavillon Prix Bayeux-Calvados. Cette soirée était une avant-première du film qui sera diffusé sur ARTE le 2 décembre 2014.


Dans ce film, Katia Jarjoura expose les problèmes  et  la complexité du Liban ainsi que  ses relations tendues avec la Syrie en guerre. On y découvre un Liban  multiconfessionnel  jamais très loin de la guerre civile qui l’a déjà frappé entre 1975 et 1990. Dans ce documentaire, les conflits entre les Libanais et les Syriens sont mis en avant pour expliquer les déséquilibres politiques.  Katia Jarjoura précise, lors du débat qui a suivi la projection, qu’entre les Libanais et les Syriens règne une « paix armée ».  

 Le débat qui a suivi la projection du film était intéressant mais parfois difficile à suivre.  Les intervenants ont parfaitement expliqué la situation mais ont utilisé un vocabulaire pointu, d’autant que la situation exposée est complexe.

Katia Jarjoura est originaire du Liban, elle  est retournée  y vivre en 1995. Elle a tourné ses premiers documentaires sur le pays en 2000 et 2002 : Entre Deux Fronts et Princes de la Guerre et Seigneurs de la Paix.  Le film qui a été projeté hier a été tourné cette année, en 2014.  

Ce matin, la réalisatrice, Katia Jarjoura, est venue nous rencontrer dans la salle de presse afin de nous présenter son travail sur le film. Nous lui avons posé des questions sur trois thèmes différents : la situation au Liban, la construction de son reportage et ses buts personnels.

I. La situation au Liban

Le Liban est une base pour beaucoup de journalistes, il y a donc une surenchère de l’image et les gens en ont assez d’être filmés, surtout dans les régions pauvres.  Les gens se rendent compte que le fait d’être filmé ne changera rien pour eux. Comme le pays connait une crise humanitaire et une  crise économique, les populations ont tendance à se fermer aux autres. Dans la région, tout le monde se méfie de tout le monde. Le Liban est un pays compliqué à raconter, dans lequel L’Etat est défaillant. Il n’existe pas un groupe qui rassemblerait toutes les religions ou toutes les idéologies politiques.  Les laïques, qui ont une vision démocratique du monde, sont minoritaires. Aucun parti politique ne regroupe toutes les religions. On peut donc dire qu’« Il n’y a pas UN Liban mais DES Libans. »

Malgré tout, un mythe libanais persiste, qui veut promouvoir cet esprit d’ouverture envers l’autre. Mais ce mythe a volé en éclats à partir de 1975. Le Liban est toujours en ébullition.

II. Un reportage construit

Il est très difficile de filmer les gens du Hezbollah qui ont leurs propres médias. Les gens parlent de plus en plus à visages couverts. Pour Katia Jarjoura, le tournage de ce film a été un parcours semé d’embûches. Elle a sans cesse dû solliciter quantité  d’autorisations. Rien ne s’est fait aisément.

« La caméra devient une arme que certaines personnes n’ont pas envie de voir, les gens sont parfois violents. »

Il a fallu parfois même pomper des images sur Youtube.

Elle ajoute même, mi-souriante mi-résignée, aux reporters en herbe que nous sommes, que le mieux est de prendre une petite caméra et de faire un sujet facile, « un sujet où les gens ne s’échappent pas. »

Pour ce qui concerne son documentaire, elle s’est montrée ambitieuse. Son documentaire dure 58 minutes et cherche à exposer clairement, de façon très pédagogique, la complexité du pays. Il a fallu doser l’information, mêler retours sur le passé à l’aide d’images d’archives et images actuelles, sur un pays dont la situation évolue sans cesse.

Egalement, il a parfois été difficile de trouver des images parfaitement en adéquation avec le contenu de la narration.

Faire un film, c’est aussi savoir renoncer. Ainsi, la scène de patrouille la nuit, dont les rushs durent 45 minutes, est réduite, après montage, à une minute. Pour la réalisatrice, c’est parfois un crève-cœur de devoir abréger à ce point certaines séquences.

Le propre du documentaire est de laisser la place aux acteurs, aux interventions, aux événements. Par conséquent, la réalisatrice a parfois le sentiment de ne pas contrôler grand-chose.

Elle reste malgré tout celle qui réfléchit à la mise en scène, à la construction et à l’ambiance. Sa préoccupation permanente est de montrer et d’expliquer correctement les diverses situations rencontrées dans ce pays.

Il s’agit surtout de ne pas « perdre cette rigueur de l’image. » L’image est aussi importante que le propos. Il faut sans cesse veiller à l’équilibre entre les informations et l’image. Chacun a apprécié l’insertion de cartes qui éclairent le propos. Et la sensibilité de Katia Jarjoura est d’autant plus forte qu’elle fait aussi du cinéma, de la fiction.

 

Liban, de fissures en fissures est un film politique. L’image du tunnel à la fin du film est une métaphore. Le pays traverse une période obscure et difficile, le son de l’hélicoptère dans cette séquence figure la menace qui plane. A part cette séquence finale, Katia Jarjoura s’est attachée à garder une dimension rationnelle, à ne jamais tomber dans l’émotion : « Chaque soir quand je rentrais je réécrivais le film »

Le film a demandé deux mois de tournage et un mois de montage, puis deux semaines de post-production. Avec les moments de repérage, les moments d’attentes liés à l’organisation interne d’Arte, ce film lui a demandé pas loin de sept mois de travail.

III. Katia Jarjoura et ses buts.

Katia  Jarjoura est à moitié libanaise. Elle  parle arabe, ce qui est un  avantage considérable pour s’infiltrer parmi la population. Elle a vécu 10 ans au Liban et  travaille maintenant surtout avec Arte. Ce film est le résultat d’une proposition de sa part pour Arte et en même temps une commande d’Arte qui voulait un film complet sur les enjeux socio-politiques au Liban. Pari difficile à surmonter. Katia Jarjoura regrette de ne pas avoir pu filmer les combats à Tripoli.

Quels sont vos prochains projets ?

De la fiction ! Une histoire d’amour, nous répond-elle en souriant, une histoire d’amour sur fond de guerre.  Elle a écrit un livre sur l’Irak et souhaite maintenant tourner l’histoire d’une famille prisonnière de la dictature. « J’ai envie de raconter la guerre autrement. »


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Livre : Carnets égyptiens 

Vendredi 10 Octobre 2014 
(Clémence Mouville)

Quatrième de couverture :

Quel avenir pour le pays du bord du Nil ?  C’est la question que s’est posé Asiem El Difraoui en parcourant l’Egypte à la rencontre de ses habitants, depuis la mythique Alexandrie jusqu’au lac Nasser à la frontière du Soudan, en passant par la mégalopole du Caire. Tout un monde se dévoile dans la diversité d’un peuple dont les aspirations traversent sans faiblir les bouleversements politiques.

Il croque la réalité complexe d’un pays où chacun, selon ses sensibilités et ses valeurs, n’a de cesse de croire à un futur meilleur. Reste à savoir si cet horizon sera celui de Nihal et du droit des femmes, d’Hisham le Frère musulman, du copte Abul ou d’Ahmed le Bédouin du Sinaî, de Pierre et de sa démocratie à l’occidentale, de l’Etat sécuritaire de Mohammed, du salafisme prêché par Hatem, ou de l’Egypte rêvée par Tarek, le poète des rues.

Ce portrait de l’Egypte contemporaine donne les clés essentielles à la compréhension des  bouleversements qui  la traversent et dont l’impact dépasse largement les pays arabes pour toucher le monde entier.

Biographie de l’auteur :

Asiem El Difraoui est l’auteur de Carnets Egyptiens. Cet auteur de nationalité germano-égyptienne est un docteur en science politique de science po Paris. Il a gagné de nombreux prix internationaux pour ses reportages et ses documentaires.

Il a conseillé le gouvernement et le parlement Allemand en matière de politique étrangère. Il a également beaucoup travaillé sur le rôle des médias durant le printemps Arabe.

Il écrit en Allemand comme en français. Il est l’auteur de Al-Qaida par l’image mais aussi le réalisateur de Le siège de de Bagdad.

Le livre :

Le livre Carnets égyptiens décrit l’Egypte d’aujourd’hui. Dans chaque chapitre, un ou plusieurs personnages comme Amr (un cinéaste et libre penseur) et Nihal (une femme activiste) représentent  l’avenir de l’Egypte dans toutes ces potentialités.

Les populations d’Egypte ont toujours réussi à survivre et à se développer depuis la fin de l’empire pharaonique. Ce livre permet de comprendre les valeurs qui réunissent les personnes qui semblent se combattre aujourd’hui.

Ce livre présente également les « plaies » de l’Egypte.

Le maintien de la population féminine dans un statut inferieur à l’homme  est l’une de ces « plaies ». Elle contribue à la croissance démographique incontrôlable du pays. La raréfaction des ressources naturelles est également un problème.

Un autre de ses « plaies » est l’Islam, dont le but est de conquérir l’Egypte pour obtenir un pouvoir identique à celui de l’organisation Etat Islamique,  qui contrôle une grande partie des régions voisines.

Article de  Jean-Paul Baquiast : http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-paul-baquiast/100914/carnets-egyptiens-par-asiem-el-difraoui.


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Sur les ondes de France Inter

Vendredi 10 Octobre 2014
(Rebecca Duquesne)

      Après le dévoilement de la stèle au Mémorial des Reporters le jeudi 9 octobre à 17 h, j’ai assisté à l’enregistrement de l’émission radio « Un jour dans le monde », animée par Nicolas Demorand sur France Inter. Cette émission s’est déroulée en public et en direct de la Halle Saint-Patrice. Le public est venu très nombreux. « Un jour dans le monde » mêle interviews et débats. Plusieurs personnes étaient invitées : Colette Breackman, journaliste au quotidien belge Le Soir ; Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières ; Jean-Pierre Perrin, grand reporter au journal Libération et auteur de La mort est ma servante ; Renaud Girard, grand reporter international au journal Le Figaro et Eric Valmir, journaliste français, à France Inter depuis 1999.

      La première partie de cette émission a été consacrée à un débat sur les otages et à la question de savoir s’il faut, ou non, payer une rançon pour la libération des otages. Jean-Pierre Perrin et Renaud Girard ont exprimé des avis différents sur cette question. Renaud Girard précise : « Je ne veux pas que l’Etat français paye des rançons et je ne veux pas que le premier ministre aille se prosterner dans une mosquée […] nous ne devons pas être des marchandises. » Il continue : « Je pense qu’il faut être extrêmement dur. » Ses propos ont suscité des désapprobations. En effet, Jean-Pierre Perrin a contesté : « Les américains et britanniques ne payent pas de rançons et ils ont plus d’otages que les français. ». De plus, Christophe Deloire a rappelé qu’aux Etats-Unis ce sont les familles des journalistes et les employeurs qui se débrouillent pour les libérations des reporters pris en otage. Or l’Etat d’origine devrait prendre en charge la responsabilité de négocier avec les preneurs d’otages.

      La deuxième partie était un retour sur le dévoilement de la stèle. Nicolas Demorand a passé un extrait du discours de Monsieur Gomont, Maire de la ville de Bayeux. Les journalistes ont ensuite présenté les Rencontres Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre. Le journaliste Eric Valmir, membre du jury a parlé d’un conflit peu connu : Le Kiwu. Le Kiwu est une région dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Un médecin, le Docteur Mukwege qui s’occupe des femmes et des enfants violés – est pressenti pour le Prix Nobel de la Paix 2014. Ce médecin vit 24h/24 dans cet hôpital afin de pouvoir aider au mieux les personnes, mais également parce que sa vie est menacée. Les terroristes utilisent le viol comme arme de guerre ; ils agissent devant tous les habitants pour leur de faire peur et les terroriser afin qu’ils quittent la région. Les exactions ont pour but de s’approprier les richesses minières et particulièrement le coltan. Le passage de cet extrait est un hommage à l’importance du combat de ce médecin et à ses difficultés.



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Photo extrait du livre Ceux du Nord de Patrick Chauvel (édition Les Arènes, Fondation Patrick Chavel), de Vu Ba légende du livre : « Vinh Linh, 1968, La vie dans les tunnels »

Ceux du Nord, une autre histoire du Vietnam

Vendredi 10 Octobre 2014
(Vanessa Vallée)

Patrick Chauvel est le rédacteur du recueil de photographies Ceux du Nord. Il n’est pas vraiment possible de le qualifier d’auteur puisqu’il a sélectionné des photos et il a rédigé des biographies pour chaque photographe, mais aucune des photographies qui se trouvent dans le recueil ne sont les siennes. Patrick Chauvel est un photographe qui a couvert de nombreux conflits tels que la guerre de Six Jours, la guerre du Vietnam, celle du Cambodge, celle de Tchétchénie, ou encore différents conflits en Yougoslavie, en Amérique du Sud, en Afghanistan… La guerre du Vietnam est le conflit dans lequel Patrick Chauvel s’est vraiment fait connaître en tant que reporter. Il a travaillé pour des agences comme Sipa et Sygma. En 1996, il quitte Sygma et arrête le métier de photographe pour se consacrer au métier de documentariste. Lors de sa carrière, il a été blessé de nombreuses fois, notamment au Cambodge. Il a également été fait prisonnier, en 1978, lors d’une offensive syrienne  à Beyrouth. Les militaires syriens le gardent emprisonné et l’interrogent pendant plusieurs jours.

Au cours de sa vie, il s’est également affirmé comme auteur avec des œuvres comme Rapporteur de Guerre, Sky et Les Pompes de Ricardo Jesus.

            Le recueil de photos Ceux du Nord présente la guerre du Vietnam qui s’est déroulée entre le 1er novembre 1955 et le 30 avril 1975. Cette guerre oppose, au nord, la République Démocratique du Vietnam et son armée populaire, soutenue par les pays du bloc de l’est, la Chine et le Front national de libération du sud Vietnam (appelé aussi Viet Cong) et, au sud, la république du Vietnam, alliée aux Etats-Unis. La victoire du Nord  entraine la réunification du Vietnam.

            Ce recueil est composé d’une préface rédigée par Patrick Chauvel, dans laquelle il raconte un combat qu’il a vécu au Vietnam. Ensuite, Patrick Chauvel a rédigé une notice biographique pour présenter les travaux des photographes présents dans le livre. A la  fin du livre se trouvent des photos de L’Agence Vietnamienne d’information. Tous les photographes présents dans ce recueil sont au service d’Hanoï. Leur travail permet une vision différente de la vision occidentale. Les quelques soldats américains que l’on peut voir sont en mauvaise posture, il s’agit le plus souvent de prisonniers. Les principaux héros de ce recueil sont donc les « soldats » du nord Vietnam. A la différence de la vision occidentale, les photos ne dénoncent pas la guerre, au contraire elles la glorifient. Ainsi les photos de Ceux du Nord proposent un nouveau point de vue et enrichissent la mémoire de cette guerre. C’est donc presque 40 ans après la fin de la guerre que la mémoire des photographes et des combattants nord-vietnamiens est découverte par les Européens, grâce à Patrick Chauvel.

            Cette photo est l’une des photos de Vu Ba. Elle se situe au milieu du recueil. Elle montre la qualité du regard des photographes qui étaient au service d’Hanoï, puisque cette photo est remarquable par la beauté du clair-obscur. Plusieurs symboliques sont présentes sur cette photo. Grâce au clair obscur, la première chose que l’on remarque est la lumière sur les visages des deux personnes, plus particulièrement sur celui de l’enfant. Il symbolise la pureté et l’innocence, ce qui est en opposition avec l’arme qui se trouve sur la partie gauche de l’image, dans l’ombre. Sur la partie droite, une source de lumière symbolise l’espoir d’une victoire. 


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Photo extrait du livre Ceux du Nord de Patrick Chauvel (édition Les Arènes, Fondation Patrick Chavel), de Vu Ba légende du livre : « Vinh Linh, 1968, La vie dans les tunnels »

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Grozny, la multiple

Jeudi 9 Octobre 2014
(Clémence Bertot, Léo Cosne, Amélie Gavart)

Trois reporters de guerre exposent en ce moment leur travail intitulé « Grozny : Nine Cities » au Radar, et nous avons eu la chance de rencontrer l’une d’elle : Olga Kravets.

Les trois photographes ont choisi de décliner l’histoire de la ville de Grozny en neuf chapitres. Le premier sujet est la religion, « redécouverte » après la guerre. Les Tchétchènes pratiquent l’islam alors que les Russes sont orthodoxes. Les musulmans sont partagés entre les salafistes,  qui prônent une conception radicale de l’Islam, et les « modérés » plus pacifistes.

Le deuxième chapitre évoque « Grozny, ville en guerre ». La guerre entre les Russes et les Tchétchènes  a commencé en 1994 et  s’est officiellement terminée depuis 2009. Elle a entraîné la mort de 300 000 personnes, dans les deux camps.

La troisième partie montre « la ville des étrangers ».  Seulement 5% de la population de cette ville est russe. Cette communauté est constituée en majeure partie de personnes âgées présentes avant la guerre, et qui n’ont pas été évacuées par les Russes ni tuées par les Tchétchènes. Ces populations ont miraculeusement survécu aux bombardements russes.

Le quatrième ensemble de photos présente « la ville des femmes ». Pendant la guerre, les hommes étant absents, les femmes devaient travailler pour deux, prendre les décisions pour deux et souffrir pour deux. A leur retour, les hommes sont assez désarçonnés par ces femmes devenues beaucoup plus indépendantes qu’ils ne le voudraient.

Un autre « chapitre » traite de « la ville des serviteurs ». Les Tchétchènes se sentent esclaves de la dictature imposée par le gouvernement.

Vient ensuite « la ville des hommes ». Maintenant que la guerre est finie, ceux qui  se prenaient pour des combattants se sentent humiliés par leur défaite. Les hommes tchétchènes, éduqués pour ne pas avoir peur, sont maintenant terrorisés dès qu’ils entendent frapper plus fort que d’habitude à leur porte.

Puis, « la ville des gens ordinaires ». Malgré toutes les horreurs qu’ils ont subies, les Tchétchènes veulent maintenant vivre en paix. Ils veulent maintenant se reconstruire.

En huitième, « la ville qui n’existe plus ». Grozny a été déclarée en 2003 par les Nations-Unies « la ville la plus dévastée de la planète ». En 1994, elle pouvait être comparée à Stalingrad ou Dresde. Le centre de Grozny a été reconstruit avec l’aide de fonds russes, et maintenant l’avenue principale s’appelle l’avenue Poutine. Les survivants qui avaient connu l’ancienne Grozny ont été abasourdis : ils ont été incapables de reconnaître leur ville. Cependant, les quartiers péricentres et périphériques ne sont que peu ou pas rénovés et Grozny ne renaît que lentement de ses cendres.

 Enfin, dans « la ville du pétrole », est évoqué  le passé de la Tchétchénie. Le pays était riche de cette ressource mais la surconsommation de pétrole durant la guerre a asséché tous les puits, privant l’Etat de sa principale source de revenu.

Ces neuf facettes de Grozny que nous montrent les trois photographes nous permettent de mieux comprendre la complexité de la ville. 

Les trois reporters photographes sont des femmes : Olga Kravets, Maria Morina, Oskana Yushko. Elles  travaillent sur le projet en Russie depuis 2009, ce qui leur a donné l’opportunité de faire des rencontres. Ainsi, Olga a rencontré un homme qui était policier et avait découvert un secret sur un des proches du président russe. Mais, à cause de ce secret,  il a été enlevé et torturé. Cet homme s’est ensuite échappé.

 Ce reportage sur Grozny leur a aussi donné l’opportunité de se rendre compte par elles-mêmes de certaines réalités. Par exemple, dans cette société, les hommes enlèvent les femmes dans la rue. Ils les emmènent chez eux, les obligent ensuite à les épouser car sinon elles sont considérées comme impures et apporteraient la honte à toute leur famille. 




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Crédit photo Rebecca Duquesne
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Crédit photo Rebecca Duquesne

Mémorial des reporters

Jeudi 9 Octobre 2014
(Louise Mazelin)

C’est dans une atmosphère émouvante que s’est déroulé le dévoilement de la stèle de 2013 et début 2014. Cet événement rend hommage aux 113 reporters décédés sur le terrain, parmi eux Ghislaine Dupont, reporters de RFI* depuis 1986 ; Claude Verlon, technicien de reportage sur RFI depuis 1982 ; Anja Niedringhaus, photographe allemande de l’agence Associated Press ; Camille Lepage, photographe indépendante ; James Foley, journaliste américain et Sardar Ahmad, reporter de l’AFP. Certains étaient déjà venus à Bayeux pour le prix des Correspondants de Guerre. Étaient présents sur ce lieu de mémoire : le maire de Bayeux Patrick Gomont, madame la députée Isabelle Attard, le secrétaire général de Reporters sans Frontières Christophe Deloire, les proches de chacun des reporters disparus dans le cadre de leur travail.

Monsieur Gomont a ouvert la cérémonie en prenant la parole : « Il y a des noms écrits sur cette stèle dont nous connaissons les visages ». A suivi un discours de Christophe Deloire : «on a posé une stèle là, une autre là, et on ose imaginer qu’on en posera d’autres. On aimerait se dire que c’est la dernière stèle.» Puis la présidente de RFI, Marie-Christine Saragosse, s’est exprimée défendant le droit à l’information, bafoué par les attaques terroristes.

Les familles et les proches des victimes, dont les parents de James Foley venus des Etats-Unis, se sont par la suite exprimés. Ce moment a suscité en chacun de nous une émotion forte. Celle-ci s’est prolongée avec le dévoilement de la stèle. Les familles et l’assistance se sont ensuite recueillies.  

*Radio France Internationale



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Un Grand reporter à Jeanne d'Arc

Jeudi 9 Octobre
(Agathe Tailpied, Coline Suquet)

Jeudi 09 octobre, Franck Weil est venu répondre aux questions des élèves de 3èmes. Franck Weil est l’actuel rédacteur en chef de France Bleu Haute Normandie mais c’est en tant qu’ancien reporter et ancien adjoint au chef du service international de Radio France qu’il était présent.  Après une brève présentation de son travail, Franck Weil a répondu aux questions, nombreuses et variées des collégiens. Les élèves se sont intéressés à ses reportages au Proche et au Moyen-Orient. Tristan a demandé à Franck Weil si les journalistes cachent parfois des informations. Le reporter a répondu que toutes les informations ne peuvent pas être diffusées, et que surtout qu’elles doivent impérativement être vérifiées. Quelquefois,  l’informateur demande de ne pas les divulguer avant un certain temps. Un autre élève a questionné le journaliste afin de savoir si dans sa carrière, un moment l’avait vraiment marqué. La réponse fut nette, Franck Weil a raconté qu’un jour, il s’est retrouvé avec une arme sur la tempe et que ce moment  est resté gravé dans sa mémoire. Les élèves se sont ensuite intéressés au nombre de langues qu’il maîtrise. Il parle français bien sûr, anglais et a des notions d’arabe et d’hébreux qui lui permettent de comprendre une conversation. Cette maîtrise des langues a toute son importance pour recueillir les témoignages et les confidences des personnes rencontrées lors des reportages. Enfin, la question des limites lors des reportages a été posée. Franck Weil a indiqué qu’il se fixe ses propres limites, et que dans tous les cas, il pense toujours à sa famille. 



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Crédit photo Coline Suquet
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Crédit photo Coline Suquet
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Crédit photo Coline Suquet

Les photos de guerre s'invitent dans les quartiers.

Jeudi 9 Octobre 2014
(Tiphaine Ferrand)

Le 8 octobre 2014, les élèves de la classe labellisée de Jeanne d’Arc  ont participé au Vernissage de l’association Dysturb.  La ville de Bayeux a tenu à ce que les quartiers périphériques soient eux-aussi impliqués dans cette manifestation, et qu’ainsi elle ne se limite pas au cœur de la ville.  Deux photos ont été affichées dans le quartier d’Argouges. De nombreuses personnes étaient présentes à cet affichage. Un des spectateurs présents nous livre ses impressions.

« Quand je vois toutes images avec tous ces enfants, je regarde la scène et je me demande quand ils auront mon âge ce qu’ils vont penser de tout ça. Ils auront sûrement des séquelles selon moi. Je n’arrive pas à savoir si c’est une bonne chose d’afficher ces photos en ville. »

L'intérêt de ces photos reste positif. Ces photos interpellent, obligent à s'interroger et permettent la confrontation à la réalité. 




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« Turquie #occupygezi » : De la manifestation écologique à la manifestation politique.

Jeudi 9 Octobre 2014
(Vanessa Vallée)

L’exposition présente les différents évènements qui ont eu lieu en Turquie entre mai 2013 et aout 2014.

            Tout commence par une manifestation écologique. Un projet d’urbanisation prévoyant la construction du troisième pont sur le Bosphore, des casernes et un centre commercial est engagé par le gouvernement de Turquie. Le but est de transformer Istanbul pour mieux l’intégrer dans la mondialisation. Ce projet d’urbanisation entrainerait la destruction d’un parc naturel, le parc Gezi, qui est le grand espace vert d’Istanbul. Les écologistes parlent de « catastrophe écologique ». Les travaux ont commencé à la fin du mois de mai 2013. Les manifestations ont débuté au même moment, plus précisément le 28 mai 2013. Dès le début, la répression des manifestations par les forces de l’ordre a été très violente. De nombreux coups ont été échangés et des gaz lacrymogènes ont été lancés sur la foule. Recep Tayyip Erdogan était alors Premier Ministre.

            Le 29 mai suivant, une cérémonie officielle a lieu pour célébrer le lancement des travaux. Au même moment, des actions pacifistes sont menées par les manifestants. Dans cette manifestation, les réseaux sociaux ont eu une grande importance, notamment Twitter qui a permis d’informer les internautes, d’obtenir leur soutien et d’organiser de grands rendez-vous au parc  Gezi et sur la place Taksim. Le groupe Anonymous a aussi publié une vidéo et plusieurs tweets soutenant et conseillant les manifestants « Pour nos amis d’Istanbul, voici un guide pour se protéger des gaz lacrymogènes ».


Le 1er juin, les militants gagnent la place Taksim. Le premier ministre, Erogan, qualifie de « vandalisme » et de « pillage » les actions contre la destruction du parc Gezi. A partir du 2 juin, les manifestants commencent à s’installer durablement dans le parc et sur la place Taksim, et le 5 du même mois, ils ont le contrôle de la place. Le 6 juin, les musulmans anticapitalistes rejoignent le mouvement, puis des étudiants, des partisans d’extrême gauche, des défenseurs des droits de l’Homme, des supporters de foot… Mais le 11 juin, la police revient et les brutalités reprennent. Des journalistes sont blessés, et des gaz lacrymogènes sont projetés. Sur les lieux des manifestations, des ateliers sont organisés, des concerts de soutien et des aides alimentaires…

            Le 14 juin, les représentants du collectif Taksim Solidarité rencontrent le Premier Ministre. Quelques jours plus tard, un hommage est organisé pour commémorer les victimes des affrontements. La manifestation de la Gay Pride, qui a eu lieu le 23 juin, prend également  des allures de manifestation anti-gouvernementale.

            Les femmes dénoncent les harcèlements sexuels que subissent les manifestantes lorsqu’elles sont arrêtées. Au début du mois de juillet, les manifestants tentent de rejoindre à nouveau le parc, sans succès. Quelques jours après, c’est la cérémonie d’ouverture.

            A la suite à la mort d’un manifestant, le 12 septembre, les émeutes reprennent. Malgré cela, le chantier continue. Le 25 octobre, une grande manifestation étudiante a lieu à la suite d’un projet de construction d’une route qui passe à travers une université. A la fin du mois de décembre, un gros scandale éclate : les manifestants réclament la démission du gouvernement discrédité par des affaires de corruption. Entre décembre 2013 et mars 2014, ils obtiennent grâce à leurs demandes répétées la libération des opposants au régime qui étaient emprisonnés depuis plusieurs années. En février, un autre scandale gouvernemental éclate : des écoutes compromettantes sont dévoilées, et les manifestants demandent à nouveau la démission du Premier Ministre. Pour montrer la corruption du gouvernement, de faux billets de banques sont distribués sur la place publique. Tout comme la Gay Pride, la journée de la Femme prend des tournures antigouvernementales. La mort d’un manifestant prénommé Berkin relance les manifestations.

            Au mois de mars, un grand meeting politique  est organisé par le parti d’Erdogan  à Istanbul, une semaine avant les élections municipales. Après les élections, de nombreuses requêtes sont émises par les opposants qui pensent que les élections ont été truquées.  En mai, une entreprise est accusée d’avoir valorisé les profits aux dépens du bien-être de ses salariés : 301 personnes sont mortes dans une mine. Puis une mesure du gouvernement visant à accentuer le contrôle d’internet  relance les manifestations... En mai toujours, des manifestants commencent à s’armer. Lors des élections présidentielles, Erdogan est élu président.

            Ainsi, un « simple » projet d’urbanisme à Istanbul lancé en mai 2013 a abouti à une remise en cause totale de la politique gouvernementale, mais n’a pas empêché l’élection de Monsieur Erdogan à la présidence du pays en août 2014. Le parc Gézi est toujours en danger. D’autres causes à défendre, comme la situation des Kurdes, émergent à la suite de ces mouvements.

Sources principales : exposition à l’Hôtel du Doyen ; articles du journal Le Monde.fr



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Les manifestants de Gezi à l'hôtel du Doyen

Jeudi 9 Octobre 2014
(Salomé Renault)

Les portes des différentes expositions du Prix Bayeux des Correspondants de Guerre  se sont ouvertes lundi 6 octobre. Pendant toute la semaine, un public nombreux et attentif saura apprécier le travail des photographes.

A la sortie de l'exposition Turquie:#occupygezi qui se tient à l'hôtel du Doyen, une dame nous confie qu'elle est plutôt déçue, « On passe d'un extrême à l'autre ! ». Elle précise que lors de sa  visite de l'exposition de Laurent Van der Stockt, 200 000 Syriens à la cathédrale, elle n'a pas reçu suffisamment d'informations, alors qu'ici, à l'hôtel du Doyen,  il y en a presque trop. Pour elle, l'exposition sur la Turquie est beaucoup trop complexe. « On ne peut pas se rattacher à un point précis. On est vite perdu. ». « Elles sont bien, très belles. Les photos ont de magnifiques couleurs mais on retrouve trop d'informations. On peut s'y perdre. » critique également un groupe d'étudiants. Ils expliquent que même s'ils ont travaillé ce contexte historique en classe, ils sont très vite perdus par le nombre de documents à leur disposition.  « Ce n'est pas qu'elle n'est pas intéressante, mais il faudrait la journée pour la voir vraiment entièrement ! ».

Contrairement à ce que disent ces critiques, un jeune couple explique qu'il a aimé cette exposition sur la Turquie. « L'ordre chronologique nous a permis de suivre l'histoire de cette révolution et de la comprendre. » Mais ces visiteurs enthousiastes précisent quand même que ce n'est représentatif que de la ville de Istanbul et que les évènements ne se sont pas déroulés de la même manière à la campagne. Ils retiennent de cette visite l'impression d'être dans l'action grâce aux figures en 3D au centre de la salle d'exposition.

Cette exposition sur la Turquie est un lieu où sont utilisés de nombreux supports, extraits de journaux, de reportages photos, de reportages vidéo,de reportages audio, de construction en 3D... Grâce à ces différents supports, l'histoire de cette bataille pour la préservation du parc apparaît clairement. On découvre la vie des manifestants, la solidarité, la violence de la répression policière tout au long d'une année de batailles.



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Photo de Camille Lepage
Crédit photo de Rebecca Duquesne


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Photo de Kadir Van Lohuizen
Crédit photo de Rebecca Duquesne

Photographies de DYSTURB : les réactions

Jeudi 9 Octobre
(Rebecca Duquesne)

Le mercredi 8 octobre le groupe de photojournalistes DYSTURB est venu coller des photos de quatre mètres sur deux sur les murs dans l’enceinte de l’établissement Jeanne d’Arc. Deux des membres du groupe : Capucine Granier De Ferre et Pierre Terdjman, deux photographes indépendants qui sont allés en Ukraine et  en Centrafrique, ont partagé cette expérience avec les élèves de la Classe Labellisée sous les regards des journalistes : Les Echos, Normandie TV et TF1.

Ce matin, jeudi, je suis allée sur place pour voir les réactions des parents d’élèves, des élèves ainsi que des professeurs. Il était tout juste 8 h 00. Ces affiches sont si grandes que pour voir les détails ou les descriptions nous sommes obligés de prendre du recul. J’ai été étonnée de voir que beaucoup de personnes ne voyaient même pas les images. Une mère d’élève habituée des lieux m’a dit : « J’ai ma routine, je ne suis donc pas attentive et pas ouverte aux nouveautés que vous nous proposez… » malgré cela, elle continue : « Cette photo est placée de sorte qu’elle n’agresse pas. De plus il n’y a pas de sang, c’est très important là où elle est placée car beaucoup de jeunes personnes passent ici ! »

Les enfants de Maternelle disaient brusquement à leurs parents : « Oh ! Regarde, c’est nouveau. » Plus tard un parent est intervenu : « C’est poignant parce qu’[les réfugiés] n’ont rien mais survivent alors que notre population a tout et il y a du gâchis. » Un petit garçon surgit et dit : « C’est la guerre ! »


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Parole de photographe

Mercredi 8 Octobre
(Flore Leboulanger, Tiphaine Ferrand)

La soirée "parole de photographes" s'est déroulée à la Halle aux Grains. Edouard Elias, Capucine Granier Deferre et Pierre Terdjman étaient présents.


 La soirée a débuté sur une présentation des photos de Pierre Terdjman en Centrafrique. P.T. montre la complexité de ce conflit, les violences entre les ex-Séléka et anti-Balaka. Son propos n'est pas seulement de montrer les combats, mais surtout le quotidien des réfugiés, l'organisation de la vie dans les camps. Ce qui est particulièrement poignant, c'est de lire la peur dans le regard des gens, c'est de voir le dénuement dans lequel se trouvent les populations. Des photos terribles et magnifiques à la fois.

Ensuite, la parole a été donnée à Edouard Elias et son reportage photo sur la Syrie. Les photos présentées ont été prises en 2012 lors de son premier voyage en Syrie. Après un second voyage en Syrie, il est allé en Centrafrique avec la Légion étrangère de l'armée française, puis au Liban et en Jordanie pour travailler sur la crise syrienne mais cette fois du côté des réfugiés. Son objetif est de  montrer le quotidien des populations face à une situation de souffrance. Il s'agit de faire un travail sur les hommes, et pas seulement sur les combats.

Capucine Granier De Ferre a exposé son reportage photo sur l'Ukraine, plus précisément sur la région du Donbass, à l'est du pays  Le choix de cette région s'est fait parce qu'elle voulait comprendre les positions des deux camps, les pro-russes et les pro-ukrainiens. Elle ressent le besoin de retourner en Ukraine, pour continuer à comprendre et à partager ce conflit. Et elle veut voir le dénouement de ce conflit. Même si "l'intérêt médiatique est un peu cyclique", qu'il est retombé pour ce qui concerne l'Ukraine, le sien reste encore très vif. Elle a réussi durant ses deux premiers voyages à publier de nombreuses photos dans de grands magazines.

 Dans une deuxième partie de soirée, la parole a été donnée au public afin que les reporters puissent s'exprimer sur leur métier.

Que ressentent les personnes en pleine souffrance lorsque vous les prenez en photo?

Edouard Elias répond qu'il se met à la place des personnes qu'il prend en photo : "C'est toute la difficulté du travail, on essaye de rapporter des images de situations de détresse. C'est beaucoup plus respectueux d'être aux côtés des gens qu'on photographie, de le réaliser quand on est accepté par ces personnes. Alors qu'au départ on ne pourrait pas faire ces photos." Toutes ces images ont été possibles car chacun des trois reporters a pris le temps de se faire accepter par les personnes qu'ils photographient. Cela permet de faire passer une émotion qu'une image volée ne pourrait pas rendre. Cette proximité leur permet de mettre en image un instant unique et c'est aussi une façon de se battre contre les injustices.

Comment gérez-vous la transition entre les terribles souffrances que vous côtoyez lors de vos reportages et votre retour en France ?

Pierre Terdjman: "C'est très personnel, je ne suis pas dans la dramatisation du métier. Si on vit mal le retour chez soit il faut donc changer de métier." Il faut réussir à faire la part des choses entre sa vie de famille quotidienne et le métier de photoreporter..

Capucine dit être une personne très empathique. "Je suis susceptible de m'attacher à des gens mais je suis journaliste et je sais que je dois garder mes distances." Mais elle affirme qu'il est tout de même difficile de ne pas s'attacher à ses personnes qui souffrent.

 Un homme qui est venu lui aussi écouter ces Paroles de photographes nous a donné son avis à l'issue de cette rencontre:

"J'ai eu la chance une année de rencontrer des femmes reporters et qui nous ont raconté leur façon de travailler qui était tout à fait différente de celle des hommes. Elles disaient qu'il était plus facile pour les populations de se confier à des femmes car elles étaient une figure douce et maternelle dans ces conflits". Cette soirée nous permet de découvrir le métier mal connu de reporter.


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Rencontre avec Dysturb

Mercredi 8 Octobre 2014
(Chloé Folliot)

Des correspondants de guerre au lycée Jeanne d’Arc ! Le collectif Dysturb colle des photographies de guerre sur les murs du lycée.

 Dysturb est un collectif de photojournalistes créé par Pierre Terdjman. Ce collectif  affiche ses photographies dans des espaces urbains, sur des murs. Les photographies sont reproduites sur papier, format 4 mètres par 3. Le groupe est composé de quatre « colleurs » : Capucine Bailly, Pierre Terdjman, Capucine Granier Deferre et Benjamin Girette.  Ils choisissent des images, toujours d’actualité, qu’ils souhaitent montrer au grand public et les collent sur un mur de leur choix. Les images qu’ils sélectionnent émanent pour l’instant d’environ soixante-dix photographes des quatre coins du monde. On comprend mieux le choix du nom  « Dysturb » qui signifie « déranger » en anglais.

Cette équipe a commencé depuis début février 2014.

L’idée d’afficher des photographies dans la rue a germé dans la tête de Pierre Terdjman, le fondateur, lors de son retour de  Centrafrique. « C’était une idée à l’arrache ! » a-t-il dit.

Le fait d’utiliser ce moyen de communication plutôt atypique permet d’attirer les regards et de montrer des images qui n’ont pas été diffusées par les médias. C’est un peu comme un journal dans la rue ! Cela fait réfléchir les gens, interpelle les enfants (car les images sont à taille humaine) et on peut rester devant pendant des heures.

Ce qui plaît au collectif Dysturb, c’est de pouvoir ébranler la population de manière éphémère, car les images se délitent avec le temps. Parfois au bout de trois jours, de deux semaines, d’un mois… Les réactions des spectateurs sont très variées : curiosité, gêne…

Quant aux  photos affichées, elles traitent de sujets qui leur tiennent à cœur. Au lycée Jeanne d’Arc, on peut voir une photographie de Camille Lepage prise en Centrafrique et une photographie de Kadir Van Lohuizen prise au Bengladesh. Les photographes ont en commun de tous rechercher une image de qualité.

Le groupe se fait connaitre : il participe à des Festivals comme les « Nuits Blanches » à Paris. Il souhaite disperser des équipes dans plusieurs pays comme les Etats-Unis et la Russie afin d’étendre sa diffusion. Un projet de partenariat avec l’Education Nationale est également prévu.

Etre à Bayeux cette semaine  est important : « les jeunes photographes comme nous peuvent voir des portes s’ouvrir devant eux et gagner de l’argent, ce qui permet de financer des voyages » indique Capucine, membre du collectif, « il est également possible de trouver des clients pour acheter certaines photographies ». C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres professionnels.

Pour plus de renseignements, vous pouvez aller sur le site internet du collectif Dysturb : www.dysturb.com. 





Exposition urbaine de Maria Turchenkova sur la République populaire du chaos.

Mercredi 8 Octobre 2014
(Mathilde Leclerc, Emma Bougault, Amélie Gavart)


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Timbuktu : Contexte Historique

Mercredi 8 Octobre 2014
(Clémence Mouville, Louise Mazelin, Chloé Folliot)

Le film Timbuktu se situe dans un contexte historique particulier. Il met en avant la soumission de la population Malienne par le régime djihadiste qui sème la terreur.

 Les différents acteurs :

Les salafistes appartiennent à un mouvement qui revendique un retour à l’islam des origines fondé sur le Coran et la Sunna. Dans le film, ils correspondent aux personnes qui interdisent la musique, le foot, le chant… Ils obligent les femmes à porter le voile intégral et des gants noirs.
Les djihadistes luttent pour la « guerre sainte », ils veulent accroître le territoire des musulmans. Leur but ultime est de convertir toute la population à l’islam.

Les personnes qui ne sont pas en accord avec eux sont considérées comme étant leurs ennemis.
Certains Touaregs, des habitants nomades du Sahara, se sont rebellés.  Ils refusaient les règles qui leur ont été imposées Les Touaregs sont environ 1.5 million.

Chronologie :

Depuis 2012, le nord du Mali connait une période de troubles et d’instabilité.
Le premier Avril, les Djihadistes du mouvement s’emparent de la ville de Tombouctou.
Ils vont y faire régner brutalement la loi Islamique.
Le film Timbuktu relate une partie de cette période.



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Avis de la classe labellisée sur le film Timbuktu

Mercredi 8 Octobre 2014 
(Inès Rodriguez, Valentine Lévy)

Nous avons trouvé ce film horriblement beau. Ce visionnage fut éprouvant mais intéressant, en effet d’un point de vue historique et documentaire, l’œuvre est très riche.

Le rythme est lent, une certaine langueur qui ne dessert pas le film se met en place, les détails en sont d’autant plus appréciés. Certains moments semblent suspendus, comme arrêtés dans le temps. La partie de football mais aussi la danse de l’homme devant la sorcière colorée symbolisent ironiquement les souvenirs d’une vie heureuse. 

L’histoire narrée de cette famille touareg dans un conflit qui la dépasse est en revanche minimale et simple, bien qu’elle soit percutante. L’auteur arrive sans mal à nous atteindre, il fait appel à nos sentiments et à notre humanité. Le film est révoltant, la déshumanisation et le ridicule se côtoient. «  Un film passionné » (Peter Bradshaw). La presse occidentale loue le film.

La scène de lapidation d’un jeune couple enterré jusqu’au cou  nous a particulièrement choquées, bien qu’elle fasse l’objet d’une ellipse, le réalisateur met quand même en image les premiers et derniers instants de ce moment de violence inouïe. Cela nous a bouleversées, Sissako nous met devant une  réalité difficile à accepter.

Au contraire, une habitante de Tombouctou au Mali, Fatouma HARBER, met en lumière des incohérences, des approximations, les faits seraient dénaturés au profit d’un effet dramatique. Certains djihadistes sont mis en avant grâce à une prétendue compassion, une certaine humanité. L’un deux accepte, par exemple, d’appeler la femme de Kidane pour l’informer de la détention de son mari puis de sa condamnation à mort.

Le cadre de Tombouctou sert le cinéma africain de Sissako. La grandeur  des paysages, des costumes, des prises de vue (la gazelle, le désert, la tente, la lumière,  les visages, l’homme qui danse…) est de qualité, c’est une œuvre visuellement colorée, esthétique. La bande originale, les chants sont également touchants, beaux, ils  reflètent l’endroit et l’ambiance. Ils représentent l’espoir et la vie dans un monde devenu infernal entre les mains des Djihadistes.

On a donc un contraste poignant entre la beauté de la forme et l’horreur du contenu, les violences, les lapidations.  Ce film rappelle la fragilité des droits de l’Homme, des libertés…

Quelques personnages atypiques et originaux, notamment des portraits de femmes,  évoluant un peu «  en marge » du film, (la sorcière colorée et sa poule…)  donnent du relief et de la profondeur.

 L’engagement du réalisateur  passe en partie par la place des femmes dans le film, la vendeuse de poissons qui se révolte, la sorcière qui semble savoir ce qui va se passer, la jeune fille qui téléphone à son frère, la chanteuse fouettée... Elles sont très présentes, observées par la caméra comme des objets de curiosité parfois (gros plans sur le visage de Satima durant plusieurs secondes). Les lois de la charia sont ici mises à mal par les attitudes féminines.

C’est donc un film fort qui propose une réflexion tant par la fiction que par l’aspect documentaire. Malgré quelques approximations possibles sur la ville et le contexte, l’œuvre reste percutante et remarquable. Elle s’inscrit dans la semaine des reporters de guerre, par son engagement vis-à-vis des droits de l’Homme et par sa dénonciation de l’absurdité du terrorisme.



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Résumé Timbuktu
Spoiler!


Mardi 7 Octobre 2014
(Agathe Tailpied, Coline Suquet)

Tombouctou, une ville du Mali, est occupée par les djihadistes. Cette ville est victime de lois contraignantes : les femmes doivent porter, en plus du voile, des gants et des chaussettes. La population subit des interdictions, les habitants ne peuvent ni pratiquer le foot, ni chanter ou jouer de la musique et encore moins fumer des cigarettes. Des jeunes font semblant de jouer au football sans ballon sur un terrain. Kidane, un touareg vit avec sa femme Satima et leur fille. Leur richesse principale est le bétail. Quand une de leurs bêtes est tuée par Amadou, un pêcheur, Kidane prend son arme, part avec la volonté de s’expliquer et tue Amadou involontairement. Les djihadistes le rattrapent et l’enferment jusqu’au jugement. Pendant ce temps, la violence imposée par les djihadistes est toujours présente : une femme est fouettée pour avoir chanté ; deux habitants sont lapidés : ils se trouvaient dans la même pièce alors qu’ils n’étaient pas mariés.  Le jour du jugement arrive : Kidane est condamné à payer une amende de quarante vaches. Mais il ne possède que sept vaches et ne peut donc pas payer. De plus, Le pardon n’est pas accepté par la mère d’Amadou, encore sous le choc de la mort de son fils. Kidane doit le payer de sa vie ! Le jour de l’exécution, un chauffeur emmène Satima voir son mari. Quand ils arrivent sur le lieu, Kidane se précipite vers son épouse. Les djadhistes ouvrent le feu et ils sont abattus dans les bras l’un de l’autre.


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Le Radar est une galerie d'art contemporain située 24 rue des Cuisiniers à Bayeux.
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Cette photo de Maria Morina fait partie de l'exposition Nine Cities présentée au Radaro
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Ce dessin représente deux étapes de la guerre de Tchétchénie du point de vue de Clémence Bertot. La gauche du dessin montre une guerre destructrice et meurtrière ; la droite expose la reconstruction difficile d'un pays devenu très pauvre et traumatisé.

Grozny, 10 ans après

Mardi 7 Octobre 2014
(Clémence Bertot, Léo Cosne)

Le Radar est un lieu d'expositions au cœur de Bayeux, constitué de deux salles ainsi que d’une artothèque qui permet aux Bayeusains d'emprunter des œuvres. Le Radar accueille aussi depuis sa création (en 2007) des expositions du prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre. Cette année, Le Radar héberge l'exposition photographique Nine Cities de Olga Kravets, Maria Morina, Oksana Yushko.

La guerre de Tchétchénie oppose  les forces armées de la Fédération de Russie et les séparatistes tchétchènes de 1994 à 1996. Les Tchétchènes qui veulent devenir indépendants de la Fédération de Russie proclament leur indépendance en 1991 ce qui entraîne en 1994 l’attaque surprise de l’armée russe emmenée par Boris Eltsine. Cette guerre aurait fait entre 80 000 et 100 000 morts. De 1994 à 1996,  la ville de Grozny est occupée par l'armée fédérale russe. Incapable de continuer les opérations militaires car trop affaiblie, la Russie cesse les combats et un accord de paix est signé le 31 août 1996 à Khassaviourt. Cette guerre laisse la Tchétchénie dans une misère et un chaos que l’on peut encore ressentir aujourd’hui.

  


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Turquie, l'affrontement d'un pays divisé 

Mardi 7 Octobre 2014
(Salomé Renault, Chloé Folliot, Vanessa Vallée)

Dans le cadre du Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre, l’agence française de photojournalisme « Sipa Press » expose ses photographies à l’Hôtel du Doyen en face de la Cathédrale.

 Le thème de cette exposition est la violence policière en Turquie lors des manifestations. Les militants s’opposent à un projet de réaménagement du parc de Gezi mais la répression contre les manifestants est extrêmement violente. Les militants de l’Association de protection et de l’embellissement du parc de Gezi, s’opposent à la destruction du site pour un projet  de réaménagement (construction d’un pont à la place du parc). Ils souhaitent que l’un des derniers espaces verts d’Istanbul soit conservé. La brutalité des policiers contre les manifestants pacifistes mobilise aussitôt les foules. Jour et nuit, ils occupent le parc pour le  protéger de la destruction mais la violence des policiers ne faiblit pas. Les deux partis ont rivalisé d’imagination pour atteindre leurs objectifs.  Cette exposition est un témoignage imagé du mouvement de protection pour ce parc qui s’est ensuite transformé en protestation anti-gouvernementale.

L’exposition est organisée de manière chronologique afin de suivre le combat des militants, de leur réaction au projet de construction à la victoire du gouvernement. La visite est accompagnée par un fond sonore, le battement d’un cœur. L’histoire de cette contestation est racontée grâce à des images, des textes (articles de journaux, tweets…) des productions plastiques, des vidéos et des enregistrements audio. 



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Focus sur Camille Lepage

Mardi 7 Octobre 2014
(Coline Suquet, Agathe Tailpied)

Cet après-midi, nous nous sommes rendues à une exposition sur la Centrafrique à la chapelle de la Tapisserie de Bayeux.

Parmi les 11 photographes exposés figure le travail de Camille Lepage. Journaliste, photographe indépendante française, âgée de 26ans, elle a été tuée le 12 mai 2014 de plusieurs balles dans la tête,  près de Bouar, une ville de la République Centrafricaine.  C’est la raison pour laquelle  la ville de Bayeux lui rendra hommage au mémorial des reporters  le jeudi 09 octobre 2014 à 17 heures.


Dans la nuit de ce 6 décembre 2013, des soldats ex-Séléka ont massacré des centaines de personnes dans des quartiers qu’ils pensaient liés aux anti-Balaka. Cette photographie  montre les conséquences de la guerre : beaucoup de victimes innocentes. Comment comprendre la présence de cet homme, debout dans cette morgue, armé d’un dérisoire et paradoxal parapluie ? Autour de lui, les corps entassés sont livrés à tous les vents. La misère et la violence de la guerre, visible jusque dans le traitement de la mort. 


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Crédit photo Rebecca Duquesne
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Crédit photo Rebecca Duquesne

République Centrafricaine : une année de haine, de violences et de division

Mercredi 7 Octobre 2014
(Rebecca Duquesne, Louise Mazelin)

L’exposition collective sur la Centrafrique est située à la Chapelle de la Tapisserie de Bayeux et se déroule du 6 octobre au 2 novembre.
Cette exposition est composée de quarante-huit photographies de onze photographes parmi lesquels Camille Lepage (Hans Lucas), William Daniels (Panos Pictures) et Fred Dufour (AFP).
Les conflits en Centrafrique sont nés de l’opposition entre les rebelles Séléka et les Anti-Balaka. Les Séléka sont en majorité musulmans tandis que les Anti-Balaka sont plutôt chrétiens.

Les conflits et le chaos

L’exposition illustre les conflits et le chaos qui sévissent en Centrafrique depuis 2013. Ces photographies exposent la réalité contemporaine, cette guerre qui déshumanise la population. Elles sont particulièrement centrées sur la violence physique.
Les photographies montrent les populations qui tentent de se défendre, meurtries par les horreurs de la guerre et par la haine.



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Crédit photo Inès Rodriguez

"La guerre est un mal qui déshonore le genre humain" Fénelon

Mardi 7 Octobre 2014
(Inès Rodriguez, Valentine Lévy)

Aujourd’hui,  7 Octobre 2014, nous sommes allées visiter l’exposition de Laurent Van der Stockt à la cathédrale. Le projet met en lumière le conflit Syrien qui fait depuis trois ans 100 victimes par jour.  En effet depuis le début des hostilités en 2011, de nombreux civils ont perdu la vie dans les affrontements entre les citoyens rebelles et l’armée de Bachar-el-Assad. Comptabilisés tout d’abord par l’ONU au nombre de 100 000, l’observatoire Syrien des Droits de l’Homme en a dénombré 170000 en 2014.

L’exposition est d’autant plus percutante qu’elle prend place dans la cathédrale, lieu de prière,  de paix, de silence, dédié à la religion et au sacré. Le contraste est donc marqué. On a pu également observer un paradoxe entre les icônes religieuses et les portraits des victimes syriennes. La violence des images de guerre s’oppose et se mêle à l’architecture sacrée mais aussi à l’ambiance particulière de ce lieu. Le silence semble porter le message du reporter. Le chaos des photographies est exacerbé par le mysticisme de cet espace.

Malgré le fossé entre les deux mondes, les œuvres se fondent étonnement bien dans l’architecture, elles sont parfois au premier regard indétectables, parmi  les reliques et les ornements en pierre. Cette exposition a pu représenter un défi pour le photographe, puisque qu’il a dû s’adapter à l’architecture complexe du lieu. L’artiste a tenu à intégrer les photographies dans les détails de la cathédrale et non pas de faire du collage façon «  hall de gare ».

L’artiste nous donne à voir des scènes post – bombardements, des instants apocalyptiques. Les visages sont captivants.




Bande dessinée des éditions Air libre éditions Dupuis et photos de Robert Capa pour Magnum Photos.

 Omaha Beach, 6 Juin 44

Mardi 7 Octobre 2014

(Antoine Keters, Chris Le Coquet)

    Du 6 Octobre au 2 Novembre diverses expositions sont réparties à travers toute la ville de Bayeux. Au Musée d’Art et de d’Histoire Baron Gérard est présentée une exposition sur la bande dessinée  Omaha beach, 6 juin 44  inspirée des photos du grand reporter Robert Capa.

L’exposition du MAHB présente la collaboration entre Magnum Photos, coopérative photographique fondée par Robert Capa et Air Libre éditions Dupuis.  Cette exposition montre comment  les auteurs de la bande dessinée Jean-David Morvan et Dominique Bertail ont utilisé les 11 clichés pris par Robert Capa lors du débarquement pour reconstruire leur histoire.


 Réactions lycéennes 


(Mathilde Leclerc, Emma Bougault)
Mardi 7 Octobre 2014

       Ce matin, les lycéens de Jeanne d’Arc  ont produit des œuvres qui illustrent leurs points de vue sur les reportages du prix fondation Varennes vus  la veille. Les meilleurs projets seront publiés dans le journal des lycéens : « Citoyens du monde » édité samedi, lors de la semaine du prix Bayeux.


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Crédit photo Coline Suquet

Intervention du maire de Bayeux Mr Gomont

Lundi 06 octobre 2014
(Agathe Tailpied, Clémence Bertot)



Monsieur Gomont, le maire de Bayeux présente le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre 2014.

Le prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre est né en 1993. Lors de la première édition, peu de journalistes se sont déplacés. Les rencontres manquaient encore de notoriété.   Aujourd’hui,  cet évènement  a obtenu une  popularité importante : 20 000 personnes sont attendues cette semaine, le budget s’élève à  400 000 euros, le financement est assuré pour une grande part par la ville de Bayeux et par le Conseil Général du Calvados. Les rencontres des correspondants de guerre ont maintenant acquis une renommée dans le monde du journalisme.

Les journalistes  sont attachés à cette manifestation. Ils prennent plaisir à venir pour se réunir, parler avec leurs confrères et montrer leur travail. C’est aussi, pour eux, l’occasion de faire une pause, de réfléchir sur leur métier, de prendre du recul par rapport aux événements tragiques auxquels ils sont confrontés toute l’année.

Cette année, le président du Jury est Jon Randal,  célèbre reporter américain notamment connu pour être l’auteur de «Oussama la fabrique d’un terroriste ». Le jury est constitué d’environ 50 personnes. La vraie valeur du prix Bayeux, c’est que les journalistes sont « jugés par leurs pairs ». Les prix remis lors de la soirée de samedi 11 octobre ont donc une réelle valeur.

Pour Monsieur Gomont, cette semaine lui permet de rencontrer les grands reporters :  « Ce projet est alors une coalition internationale qui nous oblige à suivre l’actualité. C’est un évènement très enrichissant, mais dur émotionnellement. ». Quant au prix des lycéens, il a pour but de sensibiliser les jeunes, de leur montrer ce qui se passe actuellement dans le monde afin qu’ils se rendent  compte des conséquences de la guerre.



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Crédit photo Rebecca Duquesne

Les lycéens face à l’horreur de la guerre


Lundi 06 octobre 2014                 
(Rebecca Duquesne)


Lundi après-midi, les lycéens de Bayeux étaient réunis à la Halle aux Grains et à l’Auditorium. Dix reportages de conflit à travers le monde en 2013 et 2014 leur ont été présentés. A l’issue du visionnage, chacun a pu voter pour le reportage qui lui a paru le meilleur.

                                     Être et devenir des ambassadeurs de paix

Patrick Gomont, maire de Bayeux a pris la parole «C’est un événement important qui résume l’activité internationale des conflits sur la planète », il a poursuivi avec le fait que « le regard des lycéens sur les conflits qui embrasent la planète est important pour être et devenir des ambassadeurs de paix. »

Olivier Poujade, reporter au service international de Radio France a ensuite répondu aux nombreuses questions des lycéens. Avec beaucoup de sincérité, il a expliqué les différentes facettes de son métier. Les lycéens sont ressortis enrichis et émus de cette intervention.



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Journée enrichissante pour les lycéens du Calvados

Lundi 6 Octobre 2014
(Chloé Folliot, Salomé Renault et Vanessa Vallée)

La 21ème édition du Prix Bayeux Calvados des Correspondants de Guerre s’est ouverte aujourd’hui avec la présentation des reportages télé sélectionnés pour le prix des lycéens.

 
Lundi après midi, 6 octobre 2014, les élèves des lycées du Calvados ont assisté à la diffusion de dix reportages de guerres en Ukraine, en Syrie, en Centrafrique et au Nigéria. Suite au visionnage de ces reportages, les élèves ont voté pour celui qui correspondait le mieux à leurs critères. Après le vote, le maire de Bayeux, Patrick Gomont a pris la parole devant les élèves. Il a rapidement présenté le Prix Bayeux Calvados des Correspondants de Guerre, puis il a souligné l’importance du vote des lycéens. La parole a ensuite été donnée à Olivier Poujade, reporter pour Radio France. Il a répondu aux questions des élèves. Les échanges ont porté, notamment sur la question de l’objectivité. Le reporter a répondu qu’il n’existe pas d’objectivité parfaite mais qu’il est important pour les journalistes de tendre vers ce but. Il a pris comme exemple la situation en Ukraine en soulignant notre vision européenne de ce conflit, sans jamais prendre en compte la vision russe. D’autres élèves ont ensuite demandé ce que représente le Prix Bayeux pour lui, « C’est un prix prestigieux dans le monde du journalisme », a-t-il répondu. Selon lui, c’est également une manière d’informer la population des conflits actuels. Les rencontres des correspondants de guerre permettent d’avoir une vision plus complète des conflits qui se déroulent actuellement. Le journaliste a évoqué la mémoire de Camille Lepage. Cette photographe indépendante, courageuse, a été tuée en Centrafrique au printemps 2014. Un hommage lui sera rendu samedi onze octobre au mémorial des reporters. Il a raconté l’avoir quelques fois rencontrée, « elle était une amie ». C’est sur cette note de nostalgie que l’interview s’est terminée. Une rencontre très enrichissante pour les élèves présents.



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Crédit photo Coline Suquet

Rencontre avec Olivier Poujade

Lundi 6 Octobre 2014
(Inès Rodriguez, Valentine Lévy)

             Aujourd'hui le 6 Octobre 2014, nous avons pu poser des questions à Olivier Poujade, journaliste radio au service international de France Inter.

Son travail consiste à partir  pour de courtes missions (15 jours maximum) à l'étranger. Il a pour le moment couvert la Centrafrique, une expérience particulièrement marquante.  Olivier Poujade va se rendre au Brésil à la fin du mois pour couvrir le second tour des élections présidentielles.

Olivier Poujade nous a expliqué que son passage du journalisme sportif au journalisme de guerre résulte d'un parcours "atypique". Sa curiosité pour le monde et l'international lui  a permis d'évoluer dans sa carrière : " J'ai toujours été interressé par l'Amérique latine". Olivier Poujade nous a confié son amour pour les langues, il en parle quatre : le portuguais, le francais, l'espagnol et l'anglais. Ce sont ces compétences qui lui ont permis d'intégrer le milieu des correspondants de guerre. Aux questions sur le retour à la vie "normale" Olivier Poujade répond que c'est beaucoup de fatigue et d'émotions, de souvenirs et de rencontres mais que " C'est un peu comme tous les jours, comme toutes les journées, parfois certaines vont vous rendre enthousiaste et d'autres vont vous mettre le moral dans les chaussettes, vous donner le spleen". Sa vie professionelle influe sur sa vie privée mais il affirme que  " c'est un choix de vie". Implication et concentration sont nécessaires au quotidien. On ne sort jamais du "bureau", l'actualité ne s'arrête pas à 19h.  " Cela peut provoquer quelques tensions à la maison", le métier de journaliste rend la vie hors norme.

Sur l'essence même de son activité Olivier Poujade confie que la radio peut parfois être plus proche de la réalité que les images. "Tu peux donner plus de poids à un message (...)  avec des mots précis, une écriture dynamique et dense, qui ont plus de sens". A propos de la télévision qui nous accapare à son sens parfois un peu trop, il dit que voir a toutefois plus d'impact qu'entendre et que la force des images ne peut être niée.

A la question " Auriez vous pu faire un autre métier ?" Olivier Poujade répond "Oui." 

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